Vendredi 17 novembre
Ca y est, j'ai récupéré la moto : un P50. Un dinausore. Il faut que je pédale pour démarrer. Elle n'a pas beaucoup de freins. J'appréhende un peu mon insertion dans le flot de la circulation ouagalaise.
Samedi 18 après-midi
Bon ben voilà, mon baptème de moto dans Ouaga... C'est déjà quelque chose de rouler à l'arrière de la moto de Esther ou Ibrahim... dans les taxis même, impression de chaos vrombissant. Mais alors seule dans une ville où mon orientation géographique reste balbutiante avec une P50 pétaradante, là c'est sensation forte. Arrivée à l'autre bout de la ville, je m'aperçois que mon pneu arrière est crevé. Bon. Yélé kabélé. Ca va aller. Un mécanicien de fortune à cent mètres... je me fais comprendre bien qu'il ne parle que mooré. Je le regarde faire. Lâcher prise indispensable. Il est 17h30. La nuit tombe. J'aime beaucoup cette heure. Technique de réparation impécable surtout aux vues des moyens à disposition... je repars. Bon... mes feux ne fonctionnent pas. Je décide donc ne pas reprendre la piste que j'ai empruntée à l'aller. Parce que les pistes ne sont pas éclairées. Ce sont des rues en faite que j'appelle des pistes. Mais c'est pour faire la différence avec les routes qu'on appelle ici le goudron. Bref, le goudron est beaucoup plus éclairé. Enfin, selon les endroits. Je m'aventure donc sur une voie inconnue. Elle m'emmènerea bien jusqu'à un point de répère familier. Et de fait, au bout d'un moment, je me suis retrouvée en territoire connu. Enfin voilà. Baptème réussi. Je crois que j'ai conquis mon autonomie. Je suis un peu tendue quand même à l'épaule droite. J'ai bien mérité une bière au maquis du coin. Ici, les bouteilles de bière font 65 cl... mais j'ai tout mon temps.