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Ouagadougou ... Tananarive... La Réunion
3 septembre 2007

Saint Denis, 1er septembre 2007 Première vraie

Saint Denis, 1er septembre 2007

Première vraie grasse matinée depuis mon arrivée, avec les yeux tous gonflés de sommeil. A moitié abasourdie encore. Et premier écrit enfin. Enfin, car même pour moi, je n’ai encore rien vraiment transcrit de mes impressions.

Mon mois d’essai à Cylcones Production est terminé et j’ai envie de rester. L’équipe a envie aussi. L’aventure commence à peine. L’inauguration de la Fabrik, l’officielle avec le maire (député maire), les institutions, la presse… a eu lieu il y a deux jours. J’investis maintenant un bureau individuel tout neuf dans un espace de théâtre encore vierge. L’équipe s’étoffe petit à petit. Nous ne sommes pas encore au complet. C’est très excitant. Le déménagement des anciens locaux a été très fatiguant. Il faut à présent reprendre des forces car le début de saison qui s’annonce est assez consistant.

Le week-end jusque là n’était pas tellement consacré au repos : randos, ballades, soirées, spectacles, concerts et insertion dans une certaine société réunionnaise. Celle des Zoreilles, du réseau communautaire des colocs. Les seuls Créoles dont j’ai fait la connaissance pour l’instant sont sur mon lieu de travail.

J’habite donc la Réunion depuis 1 mois et ½. Je n’ai pas vu le temps passer. J’avais presque oublié le rythme hebdomadaire, le temps social du travail, où les semaines s’égrainent sans qu’on les voit vraiment passer. Le contraste est grand entre ce temps et celui de mon séjour à Madagascar. Le jour et la nuit. Le temps diurne est celui de l’action, pas tellement celui propice à la rêverie, à l’écriture, à l’observation. Concrêtement, mes nuits sont paradoxalement très habitées comme s’il fallait que mon inconscient rattrappe les moments d’écoute que je ne lui accorde plus. Je fais des rêves très vivants voire très violents. Il frappe à la porte de l’esprit qu’il regrette d’êre à peine entre-ouverte. Un temps pour tout, très cher. Alors je cultive mon imaginaire par la lecture : Zoé Valdès, Patrick Chamoiseau, des récits de territoires insulaires, de peuples métis. Et bien que très loins de l’Océan Indien, ils résonnent de manière très similaire. J’y découvre des trajectoires aux concordances culturelles très fortes : Cuba, Caraïbes, Réunion. Métis, mulâtres, Créoles, la grande famille du choc des rencontres.

Contrairement à Madagascar où mon séjour m’a permit une découverte par l’humain, sur une île pourtant si grande, j’aborde la Réunion par son territoire. J’arpente les routes de ce petit galet dans la mer. La route du littoral jusqu’au sud, coupée brutalement par la coulée de lave de la dernière irruption du volcan, en avril 2007. La route de l’est qui bifurque vers l’intérieur de l’île jusqu’au Cirque de Salazie, un des cœur de la Réunion. Générosité de la nature. Quel étonnement de passer si vite d’un climat à un autre en si peu de distance ! Herbes sèches, grillées au soleil, forêt vierge et humide, montagnes, vallées encaissées, plages de sable noir, lagons de sable blanc, encadrés de coraux, côtes sauvages balayées par les ressacs, la pluie, le soleil au détour d’un morne. Contraste de la nature.

C’est bientôt la fin de l’hiver austral. La température de 25°C commence à monter un peu. Pour l’instant le temps est sec en dépit des averses. Je suis bien dans ma maison. Elle est située dans un quartier populaire des écarts de Saint Denis. Le jardin l’entoure d’un petit havre reposant, sans vis-à-vis. C’est agréable parce que Saint Denis n’est pas belle.

C’est une ville construite en damier. Les colons n’y sont pas allés par quatre chemins : des parallèles et des perpendiculaires, à l’américaine. La modernité du 17ème siècle sans doute. La seule âme du centre ville sont les vestiges des grand-cases coloniales ! Parce que depuis l’urbanisme a opté pour la salubrité des blocs collectifs en béton. Il faut anticiper le problème de la future surpopulation dans un espace non extansible. Les Réunionnais des Bas, c’est-à-dire du littoral ont donc une tradition salutaire : le week-end ils quittent la ville pour des pique-niques dans les Hauts.

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Commentaires
C
Donc instalation, visitage ...<br /> <br /> Trés jolies photos. Pourrais-tu faire quelques clichés de ce tout bêton, pour lequel, les colons ont opté ... que l'on puisses se faire une idée de ce décalage, qu'il doit y avoir entre une nature explosive et le contemporain.<br /> <br /> Il y a en effet, je le crois moi-aussi, un temps pour tout. Aujourd'hui, je me dis même qu'il est bon de ne pas oublier de marier les temps, même si le temps d'aujourd'hui réclame toute notre intention, évidement !<br /> <br /> Donc en résumé, nous avons un temps à vivre au présent, malgrés le temps,et tout en étant...
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